Deux articles_ La césarienne en Inde et en Suisse

Aujourd’hui, il est clair que la césarienne est la manière « à la mode » de donner naissance, et cela dans le monde entier. Il y a de nombreux articles à ce sujet. Voici simplement deux résultats surprenants : en Inde et en Suisse.

 

Pourquoi aujourd'hui le taux d’accouchements par césarienne dépasse-t-il les 50 % en Inde ?

Plusieurs raisons à ce chiffre hors norme; Tout d'abord, la césarienne est source de profit pour les cliniques. Par ailleurs, dans un contexte où la péridurale est mal vue, la césarienne est une réponse à la peur de la douleur. Enfin, la césarienne permet une naissance à un jour et une heure déterminée, ce qui est important pour certaines familles hindoues attachées aux prédictions des astres.

https://lepetitjournal.com/chennai/comprendre-inde/meres-bebes-indiens-tradition-evolution-307675

 

« Toujours moins de césariennes en Suisse. »

CQFD / 23 min. / le 7 mars 2022

« La césarienne est l'acte chirurgical le plus pratiqué au monde et, pourtant, il est loin d'être anodin. Certains hôpitaux comme le CHUV ont décidé de favoriser les accouchements par voie basse. Résultat: la césarienne ne touche plus qu'une patiente sur cinq contre une sur trois au niveau national.

Si le nombre de césariennes diminue en Suisse, c'est grâce au changement global de politique dans les maternités, mais aussi dans l'accompagnement des futures mamans.

Cet acte chirurgical, qui avait la cote il y a une vingtaine d'années, a montré ses limites: déjà en 2015, l'OMS mettait en garde contre l'explosion de cette pratique dans le monde et préconisé sa diminution. Depuis, la tendance est à la baisse.

Dans notre pays, médecins et sage-femmes tentent de démédicaliser au maximum les accouchements, mais le taux de césariennes s'élève encore à 30% au niveau national. Certains hôpitaux, comme le CHUV, décident de faire drastiquement diminuer leur intervention et de favoriser les accouchements physiologiques – par voie basse – où les interventions médicales sont limitées au maximum. Aujourd'hui, l'hôpital cantonal n'opère que dans 22% des cas et ses équipes tentent au maximum de convaincre les patientes d'accoucher par voie basse, si la césarienne est évitable. Cette stratégie a un coût et comporte des risques, mais elle permet aux mères et aux bébés de vivre des accouchements plus humains et plus naturels.

C'est ce qu'a défendu durant plusieurs années la Fédération des sage-femmes: elles sont en première ligne dans les salles d'accouchement et, très tôt, ont exprimé leur craintes face à ce qui a été appelé "l'épidémie de césariennes".

Dans l'émission CQFD, Sofia témoigne de ses deux accouchements: le premier a eu lieu par césarienne pour des raisons médicales: "On me l'a conseillé car j'ai une hypertrophie cardiaque. Une date a immédiatement été fixée et, arrivée la veille pour cet accouchement, mon cœur avait une pression sanguine très très forte".

La jeune maman a très mal vécu la césarienne: "J'ai senti chaque coup de couteau dans mon ventre! Je pense que la péridurale a mal fonctionné", se rappelle-t-elle. L'accouchement a été compliqué pour l'équipe médicale et la patiente qui s'est retrouvée pendant trois jours aux soins intensifs, sans vraiment voir sa fille: "J'ai très peu de souvenirs, j'étais dans le vague. Je suis restée une semaine et demie à l'hôpital et j'ai commencé à créer les premiers liens avec ma fille à la sortie."Elle raconte avoir vécu beaucoup de stress et elle estime que pour retrouver physiquement de l'énergie, il lui a fallu quasiment six mois.

Pour son deuxième enfant, Sofia a été suivie par le docteur David Desseauve qui lui a proposé d'envisager un accouchement naturel: "J'étais partante pour essayer". Elle a eu de nombreux rendez-vous médicaux et tout s'est bien passé pour elle et son bébé: "Vous me croirez ou pas, j'ai plus souffert à l'accouchement de la deuxième, mais j'ai vécu un truc incroyable et je suis prête à faire un troisième enfant demain", confie-t-elle en riant, "car je me suis bien remise. J'ai ressenti tout se qui se passe dans mon corps en temps normal et on se rend compte que le corps est fait pour accoucher. Si je devais choisir la première fois, j'aurais fait pareil que la deuxième, vraiment".

Pour ce deuxième enfant, l'obstétricien David Desseauve remarque que, pour le deuxième bébé, il y avait la possibilité d'évaluer la situation: "Mais on ne peut pas le faire tout seul dans son coin. Suivant la pathologie, qui peut être grave, pendant la grossesse – comme une cardiopathie – il faut toute une équipe autour, comme ici le service de cardiologie. Avec tous les gens qui gravitaient autour de cette patiente, on a pu respecter son choix, au final". Pour lui, répondre à cette demande, a consisté à "reconstruire autour d'elle tout un réseau médical" pour notamment évaluer la situation.

Du côté des sage-femmes, favoriser l'accouchement physiologique est vu comme naturel: "Il y a très peu d'intervention médicale dans un accouchement par voie basse spontané, à part souvent l'intervention de l'anesthésiste pour une péridurale", note Pauline Sartori, qui exerce le métier depuis une quinzaine d'années.

Elle reconnaît qu'avec la normalisation de la césarienne, beaucoup de patientes étaient moins stressées, car la voie basse demande "d'aller puiser dans ses ressources et d'aller jusqu'aux limites de ce que le corps de la femme peut donner".

Les conséquences pour le bébé sont très discutées: "Quand un bébé naît par césarienne, la plupart du temps il n'a pas eu le temps de se préparer à l'accouchement. Et il connaît souvent des troubles de l'adaptation: un mot savant pour dire qu'il respire un petit peu moins bien et qu'il est un peu plus hypotonique", remarque l'obstétricien. »

https://www.rts.ch/info/sciences-tech/medecine/12918698-toujours-moins-de-cesariennes-sont-pratiquees-en-suisse.html


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