Affirmations et rituels de protection

Je me sens en confiance, en sécurité et rassurée...

 

Voici les phrases positives en lien avec la naissance que j’ai récitée chaque soir avant de m’endormir avant la naissance de Faye, tirées du livre: "Hypnonaissance, la méthode Mongan. Accoucher en douceur avec l'autohypnose et la relaxation" de Marie F. Mongan. Leducs Editions

 

« je mets de côté toutes mes peurs et je me prépare à la naissance de mon enfant »

« je me sens en confiance, je me sens en sécurité, je me sens rassurée »

« mon col s’ouvre et permet à mon bébé de descendre facilement »

« je vois mon bébé sortir doucement de mon ventre »

« j’accompagne chaque vague avec ma respiration, mon corps est détendu »

« dès que mon bébé naît, mes vaisseaux sanguins se referment comme ils se doivent »

 

Ces phrases étaient devenues comme des prières, elles résonnaient en moi chaque soir avant l'endormissement. Je les avais écrites sur un papier que j'avais placé sous mon oreiller. À l'image de ces parchemins-amulettes qu'on utilisait en France pour s'assurer du bon déroulement de l'accouchement.

 

Certaines de ces amulettes écrites étaient très élaborées, comme la pièce de parchemin de grande taille (590 x 560 mm ; milieu du XVe siècle), conservée au Musée des Arts et Traditions populaires : elle contient toute une série de formules ainsi que la Vie de Sainte Marguerite, employée pour faciliter les accouchements. Les amulettes permanentes, ayant un caractère polyvalent, accumulaient les formules d’une certaine diversité. En revanche, pour venir à bout d’une maladie ponctuelle (fièvre, mal de dents, saignement), on se servait d’une formule unique : parfois même le malade devait la consommer, avec le support matériel sur lequel on l’inscrivait (pomme, hostie).

Lien URL:

https://journals.openedition.org/crm/397?lang=en

 

Ces mots ont réellement vibrés en moi comme une musique douce et réconfortante. Sans savoir que je reproduisais inconsciemment ce que de nombreuses femmes avaient fait avant moi!

 

« Le fait d’avoir des rituels permet d’apaiser les peurs », comme le dit Lise Bartoli. Phrase lue dans un article du magazine Néosanté n°67

 

Voici un article -trouvé sur la toile- très intéressant qui parle de ce besoin ancestral que chaque femme ressent : se sentir protégée durant la grossesse et l’accouchement:

 

Découverte d’une ceinture de naissance.

 

Donner la vie dans l’Europe médiévale constituait une épreuve périlleuse pour la mère comme pour le bébé. Des ceintures de naissance ou rouleaux d'accouchement en parchemin étaient alors censés apporter de l’aide pour que grossesse et accouchement se déroulent en toute sécurité.

L'analyse d'une "ceinture d'accouchement" du 15e siècle fabriquée en Angleterre, constituant un précieux témoignage sur l'art des naissances au Moyen Age, vient d'apporter, preuves biologiques à l'appui, un nouvel éclairage sur les rituels pratiqués par les femmes enceintes pour se protéger lors de la délivrance. Il s'agit d'un parchemin en peau de mouton, très usé, mais bien conservé, recouvert d'invocations, de formules incantatoires et d'images, dont un crucifix, comme le détaille une étude parue dans la revue Royal Society Open Science.

D'une largeur de dix centimètres et d'une longueur de plus de trois mètres, cette ceinture nommée MS 632 était, selon les chercheurs, enroulée autour du ventre pour conférer une protection aux parturientes à la façon d’un talisman.

Grâce à une technique d'analyse biomoléculaire, une équipe de scientifiques a pu y détecter des traces de miel (protéines de gelée royale), de lait, de blanc d’œufs, de plantes légumineuses (fèves), de céréales (blé, orge, épeautre). Surtout, elle y a décelé des peptides humains provenant de fluides vaginaux, preuve de l’utilisation effective de cette ceinture lors d'accouchements, a expliqué l'auteur principal de l’étude, Sarah Fiddyment, de l'Institut McDonald de recherche archéologique de l'Université de Cambridge (Royaume-Uni). Une première.

Cette découverte apporte un rare témoignage direct sur la santé des femmes et les soins obstétricaux, à une époque où les récits d'accouchement étaient en grande partie écrits par des hommes, précise l’un des co-auteurs de l’étude, Matthew Collins, de l'Université de Copenhague (Danemark). Elle démontre la pratique de rituels, alliant magie et protection religieuse.

Les femmes d'alors offraient des amulettes, des pierres précieuses et des remèdes à base de plantes contenant des ingrédients similaires à ceux identifiés par les analyses de la ceinture (lait, miel, etc.), comme en attestent des descriptions dans certains traités médicaux médiévaux.

Pour les femmes de la noblesse, ces ceintures étaient faites en soie, ou en peau de serpent, l'une d'entre elles ayant même été commandée pour l'épouse du roi d'Angleterre Henri VII (1485-1509). Elles pouvaient aussi être louées à des moines, avec quantité d'autres reliques offrant une protection.

Dans l’abbaye de Westminster, le prix d'une telle location oscillait entre "six shillings et huit pence", note-t-on en 1502. Ces pratiques auraient pris fin outre-Manche avec la Réforme anglaise au 16e siècle.

En France, l'existence de sachets-accoucheurs, et des parchemins-amulettes est également connue.

 

Lien URL:

https://www.sciencesetavenir.fr/archeo-paleo/archeologie/une-ceinture-d-accouchement-medievale-livre-ses-secrets_152518

 

Cela m'a donné envie de découvrir pour quelles raisons Sainte Marguerite est considérée comme la Sainte des accouchements. Voici un extrait passionnant pour ceux et celles qui aiment les récits symboliques.

 

Sainte Marguerite.

Avant de mourir, selon le récit de Jacques de Voragine, Marguerite adressa au ciel une prière : "Elle pria avec dévotion pour elle-même, pour ses bourreaux, et encore pour ceux qui auraient mémoire d'elle et l'invoqueraient, ajoutant que toute femme en couches en danger qui l'invoquerait mettrait au monde un enfant indemne". Cette ultime requête ne laisse de surprendre, de la part d'une vierge qui n'a jamais eu à connaître les douleurs de l'enfantement.

Il n'y a là aucun mystère : Jacques de Voragine prend acte d'une croyance déjà établie, et lui donne un fondement "historique". Marguerite est en effet la grande accoucheuse, celle dont la ceinture apaise les douleurs, celle dont on lit la vie au chevet des parturientes.

Rappelons enfin le parcours métaphysique que représente toute naissance.

L'enfant vient d'un au-delà aux contours indécis, marqué néanmoins d'une connotation négative. Porté à la lumière, il sort en somme des enfers. Voilà bien le parcours de la perle et de Marguerite : la comparaison n'a rien de fortuit.

Ce système symbolique trouve un prolongement immédiat dans les pratiques. A l'imitation d'autres saints ou saintes à dragon, on prête à Marguerite une ceinture dont elle aurait entouré la bête. Il en existe bien sûr plusieurs reliques, ou copies paraliturgiques : deux à Paris, une à Amiens, et tant d'autres... De cette ceinture on entoure le ventre des femmes en couches : n'est-ce pas pour apaiser l'animal matriciel, que les traditions populaires représentent volontiers comme une sorte de reptile ou de batracien ? Cette croyance étrange se reflète dans des pratiques qui ont beaucoup intrigué historiens et ethnographes : on offre dans la région rhénane aux saints du "mal de mère" des ex-voto en forme de crapaud qui représentent la matrice ; lors des accouchements, on rapproche des parfums du bas-ventre de la parturiente, on lui fait respirer des odeurs nauséabondes - par exemple la fumée de vieilles savates brûlées - afin d'attirer vers le bas une matrice qui remonte pour mieux retenir l'enfant : cette cure est en tous points comparable aux méthodes utilisées pour attirer les serpents dans des pièges, ou au contraire les éloigner. Brûler des vieilles savates à cet effet est un procédé très caractéristique, encore employé dans la région d'Alicante il y a une cinquantaine d'année.

La légende évoque la matrice, un détail du texte de Jacques de Voragine le suggère encore d'une autre manière : Marguerite en prison demande à Dieu de lui montrer "l'ennemi qui combat avec elle (ou : en elle, secum)", et le dragon se présente. Le démon confesse un peu plus loin sa honte d'être vaincu non par un homme, mais par une jeune fille, supposée plus sensible, sans doute, à l'appel de la chair. Qui est donc l'ennemi d'une vierge défendant sa foi, et aussi sa virginité ? Le diable, bien sûr, mais surtout l'attachement à la chair, et donc le lieu
de la jouissance et de la fécondité – le dragon, ventre infernal.

Il reste encore à se demander si le recours à ce jeu symbolique a pu, en quelque façon, produire des effets bien réels sur le déroulement des accouchements. Et cette hypothèse n'a rien d'invraisemblable : qui entend parler de mythes et de couches songe immédiatement au texte célèbre de Claude Lévi-Strauss, « L'efficacité symbolique ». L'auteur y commente une pratique chamanique des indiens Cuna visant à aider un accouchement difficile : un long chant en traduit les étapes dans les termes du mythe, d'un désordre initial au retour à l'ordre qui correspond à la venue au monde de l'enfant. Le mythe fait plus que redoubler passivement les épreuves de la parturiente : il les rend pensables, et du même coup agit sur le processus physiologique.

Une comparaison point par point de cette pratique avec les rituels de sainte Marguerite est sans doute un peu risquée. Nous savons néanmoins que la lecture des vies de martyrs était, dans l'Eglise des premiers siècles, le moment privilégié des miracles qui s'accomplissaient auprès de leurs tombeaux. Or la vie de notre sainte était parfois lue au chevet de la parturiente (une solution plus "magique" consistant simplement à mettre sur son ventre une copie du texte). Les versions populaires de la Vie insistent toutes fortement sur l'efficacité de l'audition ou de la lecture du texte. Dans quelle mesure ce récit n'aurait-il pas la forme d'un accouchement mené à son terme ? Si tel est bien le cas, le texte lui-même doit en porter la trace.

Le "sachet accoucheur" décrit par A. Aymar contenait, entre autres pièces, une vie de sainte Marguerite copiée sur un parchemin découpé en trente médaillons circulaires. Le texte occitan de cette vie occupe quinze de ces médaillons. Six autres sont consacrés à des citations des Evangiles en latin : Jean, I-14 ; Luc, XI, 27-28, II, 21; Matthieu, XX, 17-19. On connaît bien sûr les vertus thérapeutiques prêtées aux livres sacrés en général, et tout particulièrement à l'Evangile de Saint Jean. Mais ce montage a aussi une logique : tous les textes retenus font allusion à la grossesse ou à la naissance.

Pour revenir à Marguerite, on peut très bien concevoir que la motivation du lien qui unit sa vie à l'accouchement soit restée inaperçue de la plupart des femmes qui ont fait appel à ses bons offices. La formule générale du culte des saints tend à faire oublier les épisodes qui fondent leur maîtrise de tel ou tel aspect de la vie humaine ou de la nature. Mais l'anthropologue n'en est pas pour autant réduit à exhiber une origine oubliée de tous, et donc un sens qui n'existerait plus que pour lui. A défaut d'être pensé, le sens est agi dans les pratiques rituelles, suggéré dans les images, inscrit enfin dans les textes qui reflètent l'aspect pratique des croyances. Ces trois supports sont présents dans le culte rendu à sainte Marguerite, et la manière dont ils s'articulent relève de plein droit de la pensée mythique.

On peut cependant remarquer que les figures de l'ouverture et de la délivrance y jouent, comme on pouvait le supposer, un rôle décisif : ceinture déliée, mue de serpent, pierre sortie de la vessie d'un calculeux, bâton ayant sauvé une grenouille des dents d'une couleuvre, tels sont les objets efficaces cités par Pline l'Ancien, et nombre d'entre eux se retrouvent encore dans les collectes des folkloristes du XIXe siècle. Notons enfin que saint Léonard, autre "saint de l'accouchement" souvent invoqué, est également un spécialiste de la libération des prisonniers.

Lien URL:

https://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-00333202/document

 

Le crapaud *accoucheur*...quel père exemplaire!

Le crapaud accoucheur (Alytes obstetricans) ou alyte accoucheur est surnommé ainsi en raison du comportement du mâle qui entortille les œufs produits par la femelle autour de ses pattes arrières pendant la ponte. Il les gardera jusqu'à l’éclosion, en les humidifiant régulièrement dans un plan d’eau.

Il émet un son agréable, rappelant une clochette ou une flûte, d’où son nom familier de « Glögglifrösch » (grenouille sonnette) en Suisse allemande.

Le crapaud dans l'imaginaire et la tradition est un sujet dont la symbolique remonte à la Préhistoire. Animal ressenti comme étrange, vivant dans la terre, venimeux et à l'aspect inquiétant avec sa peau pustuleuse, le crapaud est depuis l'Antiquité associé au monde des morts et à la magie.

Dans l'Égypte antique grenouilles et crapauds restent indifférenciés. Leur symbolisme est très positif, ils illustrent le retour à la vie après l'hiver et la résurrection, le crapaud étant censé naître spontanément du limon du Nil. Son apparition sous forme de têtard avant de prendre sa forme définitive en fait un symbole du fœtus humain.

Héget en est la déesse associée, à tête de batracien. Elle est une des divinités qui participe à la création du monde. Elle symbolise la fécondité féminine et protège les femmes en couches. Sa représentation est assez rare sous forme anthropomorphe, mais de nombreuses amulettes de batraciens ont été retrouvées. Dans les textes égyptiens, le signe de la grenouille prend la valeur de « rajeunir » et « ressusciter », elle assiste à la naissance du soleil et accompagne le nom du Nil qui fertilise l'Égypte.

Dès l'Antiquité égyptienne l'image du batracien est donc associée d'une part à celle de la fécondité et de la sexualité féminine, et d'autre part à la mort et la résurrection. Ces deux associations vont accompagner l'image du crapaud tout au long de l'histoire occidentale.

Sources, lien URL:

https://www.natagora.be/le-crapaud-accoucheur

http://www.karch.ch/karch/home/amphibien/amphibienarten-der-schweiz/geburtshelferkrote.html

https://fr.wikipedia.org/wiki/Crapaud_dans_l%27imaginaire_et_la_tradition_en_Occident

 

 

 

 

 

 


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