Accouchement en salle nature ou en maison de naissance: plan de naissance

Préparer un plan de naissance.

Un premier accouchement par voie basse sous le signe de perceptions fines et fleurissantes, d’une expansion de l’Être féminin par la présence invisible et alchimique de toutes les femmes de notre famille m’entourant et bénissant silencieusement ce moment intime et sacré: celui de créer la Vie.

Je réalise pleinement que le corps d’une femme est physiologiquement conçu pour procéder à la naissance. Tous ses organes sont en accord pour vivre l’expérience marathonienne d’un accouchement. Le corps d’un homme est également robuste, mais il succomberait aux douleurs générées par l’accouchement !

Le passage se libère pour autant que toute peur et toute résistance disparaissent, tous les possibles existent, j’en suis la preuve vivante.

 

« Quand vous acceptez ce qui est, vous êtes instantanément libéré de l’identification au mental et vous reprenez par conséquent contact avec l’Être. La résistance c’est le mental, La résistance est toujours inconsciente. »

Eckhart Tolle Le Pouvoir du Moment Présent P.222/227

 

Dans le livre que je recommande vivement, Hypnonaissance, la méthode Mongan, l’auteure parle d’instaurer un plan de naissance. Nous avons retenu cette idée pour la naissance d'Uma et avons transmis nos souhaits sur papier aux deux sage-femmes qui me suivaient.

J’ai eu un seul regret par rapport à ce plan, c’est d’avoir oublié de mentionner le désir d’être motivée à changer de postures durant l’accouchement. D'être restée constamment dans la même position a sans doute été difficile pour le passage que devait prendre bébé. Il a eu de la peine à trouver le chemin pour se placer en torsion correcte dans le bassin. J’étais durant toutes ces heures, agenouillée avec mes bras et mains appuyant fermement le sol, avec les fesses dirigées vers le haut, je reposais ma tête sur mes bras ou le sol entre chaque vague.

J’étais tout de même surprise par la violence brusque de la douleur des vagues et je me concentrais pour rester en total lien avec mon bébé, comme je l’avais appris lors de nos séances d’haptonomie. Je plaçais intentionnellement bébé dans son cocon de ouate en visualisant son bien-être. J’avais tout de même une ceinture serrée sur le ventre qui me gênait terriblement, qui servait à mesurer les battements de cœur du bébé, et j’avais le cathéter, ce corps étranger sur ma main qui m’embarrassait aussi dans certains mouvements.

J’écrasais la main de mon homme à chaque début de contraction et il m’est arrivé de lui dire que je n’en pouvais plus, que j’arrivais au bout de mes forces. Heureusement j’avais lu que ce passage survenait généralement juste avant l’expulsion.

Quand enfin les fameuses contractions de poussées sont arrivées, et que je sentais du bout des doigts la douceur du crâne de mon bébé, je me suis détendue, me disant intérieurement que dans quelques poussées bébé se reposera sur ma poitrine. Mais, comme les sage-femmes découvriront plus tard, bébé étant en position du poète, la tête qui regarde vers les étoiles, les poussées se sont prolongées durant une heure, dû au fait que le front de bébé se bloquait sur l’os pelvien.

La sage-femme a utilisé l’acupuncture pour me redonner de l’énergie, elle m’a aussi fait sentir des huiles qui m’ont également rendu force et courage. Elle aura utilisé le cathéter pour m’injecter de l’ocytocine lors des poussées finales, et elle m’a fait prendre différentes positions à ce moment-là, voyant mon épuisement. Mais la pression étaient trop puissante dans les postures accroupies ou verticales, d’où finalement l’idée de l’allongement du corps sur le côté qui me permettait un certain repos dans mes derniers efforts.

J’ai finalement rassemblé mes dernières forces en m’allongeant sur le côté, puis en soulevant une jambe pour enfin sentir le bébé glisser hors de mon corps. Je tremblais comme la gazelle qui vient d’échapper aux griffes du lion, pour libérer toutes les tensions dues aux efforts intenses et longs d’une bonne vingtaine de poussées.

J’ai senti bébé tout contre moi, un sourire aux lèvres et un grand soupir de soulagement d’avoir réussi cet exploit. L’instant est délicat et fragile, le bébé tout fripé, semble s’ouvrir au monde comme une toute petite feuille fraîchement défroissée du printemps.

La sensation de calme intérieur qui s’installe est de courte durée, tout s’enchaîne très, trop rapidement. La sage-femme exécute son œuvre habituelle, on profite de la présence d’une infirmière pour me recoudre quelques « fissures ». Et le moment est venu d’annoncer la naissance d’Uma, un matin de 29 février 2016, à la Frauenklinik de Berne.

À travers la grande fenêtre vitrée, les flocons de neige s’envolent au loin et me reconnectent à la nature environnante. La sage-femme enroule le tapis de yoga qui aura servi dignement cet événement rayonnant d’une véritable énergie de création.

 

« Permettez à la souffrance de vous ramener de force dans le « maintenant », dans un état d’intense et consciente présence. Utilisez-là pour arriver à l’éveil. » Eckhart Tolle

 

Maison de naissance.

Une grande envie pour ma quatrième grossesse était de m'entourer de sage-femmes qui sont dans cette énergie d’absolue confiance envers le corps des femmes et qui offrent au couple une atmosphère apaisante et douce, propice à la venue d’un petit être humain.

Je désirais accoucher en maison de naissance et tout s’est mis en place très simplement, très facilement pour que ce souhait se concrétise.

Pour l’anecdote, j’accoucherai à la maison de naissance Les Cigognes, à Vicques dans le Jura. Et durant ma quatrième grossesse je verrai durant quelques mois les cigognes dans les champs de la belle région d’Ajoie. L’une d’elle s’envolera au-dessus de notre voiture, déployant ses grandes et majestueuses ailes. C’était un présage évident pour moi que la maison de naissance nous attendait.

La chambre nature dans les cliniques ou hôpitaux sont elles aussi conçues pour le bien-être des futures mamans. Il y aura cependant l’énergie du bâtiment qui vibrera plus bas que celle de la maison de naissance et la possibilité de se sentir dans un endroit intimidant et impersonnel pourra surgir. Le travail de centrage sera extrêmement important pour garder l’attention dirigée sur soi-même et son bébé. Lors de mon premier accouchement par voie basse, j’ai été à plusieurs reprises interrompue par des personnes qui venaient « voir » le travail, je me sentais comme un animal dans une foire qu’on venait observer pour s’assurer que le spectacle se déroulait « convenablement».

 

« C’est le grand credo de Michel Odent, une femme qui accouche a besoin de silence, de pénombre, et d’intimité, Un exemple d’environnement idéal ? À la maison- milieu microbien riche et familier.- dans une petite pièce chaude et sombre, avec pour toute compagnie une sage-femme assise dans un coin, occupée de préférence à autre chose. »

 

« il y a un moment dans l’accouchement où la mère en travail se coupe du monde, oubliant ce qu’on lui a appris, les plans qu’elle avait, et se comportant d’une façon qui, en temps normal, aurait été considérée comme inacceptable pour une femme civilisée. », c’est-à-dire crier, jurer, se retrouver dans des positions improbables, souvent quadrupédiques, etc. Ces manifestations sont le signe que le néocortex est en retrait, ce qui explique notamment que de nombreuses femmes ont tendance à perdre la notion du temps ou à ne plus se souvenir des détails, du travail. »

 

Extrait de l’article : « Décryptage, quel avenir pour l’homme ? Le livre-choc du Dr Michel Odent », paru dans le magazine Néosanté n°106

 

Conditions pour entrer en maison de naissance.

À l'époque de ma quatrième grossesse, la nature environnante me procurait calme et confiance. J’étais très à l’écoute de mon corps, avec l’avantage d’avoir traversé trois autres grossesses. Je connaissais les signes, je connaissais les douleurs qui apparaissaient ou disparaissaient au gré des mois, comme celles dues aux crampes nocturnes en bas du ventre. J'avais également connaissances des remèdes homéopathiques que je devais prendre pour tel ou tel malaise. J’étais réceptive aux messages que m’envoyaient mon corps.

Certaines conditions pour entrer en maison de naissance sont exigées, je m’y suis pliée. Entre autre, au moins une échographie ! Quelle crainte j’ai fait vivre à mon gynécologue en allant pour la première échographie à six mois de grossesse. Sa première réaction a été la suivante: "que fait-on s’il y a un problème ?" Et cela a été à moi de le rassurer: "je ne sens aucun problème en moi Docteur".

Avec son positivisme et son humour, il a éclaté de rire et s’est empressé de me faire l’échographie: une quatrième fille ! Et tout va bien, j’ai contrôlé s’il y avait un cerveau et si le cœur était en ordre. Tout était là !

Il lui est arrivé deux cas, dont l’une grossesse où le bébé n’avait pas de cerveau. Les parents ont décidé de le garder et il est décédé très rapidement après la naissance. Puis le cœur fragilisé d’un bébé envoyé directement aux urgences à Zürich chez le chirurgien des petits cœurs René Prêtre. Cela concernait la fille de ma voisine ! Le monde est petit et surtout cela montrait à quel point sa peur était encore là. Inconsciemment, il ressentait ses peurs non-palpables mais bien présentes autour de moi.

Une autre condition était d'avoir suffisamment de fer dans le sang. Ce qui n’était pas mon cas. J’ai donc reçu une dose complémentaire de fer par intraveineuse.

Puis rendre visite à la maternité de l’hôpital de Delémont pour s’annoncer en cas de transfert.

J'ai été suivie par une sage-femme de la maison de naissance puis accueillie pour l’accouchement par les deux sage-femmes de garde. Très douces, très calmes, me proposant immédiatement de prendre tel et tel remède homéopathique. Elle me suggère aussi de venir m’installer sur un grand ballon pour faire bouger mon bassin, en m’appuyant sur le bord du lit, j’accepte à contre cœur, je me sens bien agenouillée avec un paquet de coussins sous ma tête. L’ambiance est apaisante, les couleurs environnantes me rassurent instantanément.

L’une d’elle me suggère de prendre un bain, j’accepte et au moment où elles finissent d’installer les bougies et que la baignoire est remplie, les contractions de poussées arrivent. NGV, naissance à grande vitesse ! Je n’aurai pas le temps de me mettre dans l’eau, cette fois-ci c’est à quatre pattes que mon corps se sentira le plus à l’aise pour les poussées, avec l’appui de la poitrine d’une sage-femme. Grâce à leurs propositions, Faye se glissera tout naturellement hors de moi. Je m’installe nue sur le matelas et je sentirai Faye toute fraîche et chaude sur ma poitrine, nous sommes toutes les deux enroulées dans un drap. Le cordon est encore attaché à Faye. Olivier aura l’honneur de le couper. J’expulserai le placenta avec facilité. Les sage-femmes seront en admiration devant cette palette gluante que nous récupèrerons pour les globules homéopathiques. Je suis heureuse, je m’étais préparée à un accouchement beaucoup plus long. Le travail des vagues douloureuses aura duré environ trois heures, puis trois poussées d’expulsion auront suffi.

J’aurai eu cette sensation d’être comme à la maison, avec le confort et l’intimité nécessaire. Avec la chaleur humaine, avec du silence et du calme autour de nous. Le soir, lorsqu’Olivier revient avec le souper, nous serons les trois à profiter de ce moment magique. Seule la présence des filles m’aura manqué, mais elles viendront le lendemain en visite pour la rencontre de leur petite sœur.

L’accouchement aura lieu un jour avant notre déménagement. Faye est donc partie dans mon ventre de la maison à Chevenez dans le Jura pour naître dans une maison de naissance à Vicques pour arriver trois jours plus tard sur mon ventre dans la maison de Moutier. Un retour dans le canton de Berne et surtout au milieu des cartons !

L’arrivée dans la maison a été pour moi extrêmement pénible, j’ai traversé un retour de couche très difficile, avec une énorme nostalgie en moi. Tout un deuil a dû être traversé avec de nombreuses angoisses, malgré ce nouveau rêve que je venais de réaliser.

 


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